L'Eglise

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L’église du village, qui porte le nom d’église Saint Martin d’Haudivillers, est semble-t-il le plus vieux bâtiment du village. Elle est bâtie sur d’anciennes fondations que l’on date aux alentours du Xème siècle. Elle a subi de nombreuses dégradations et des reconstructions successives au fil du temps.
Les contreforts ont été construits en 1726 et 1768, le clocher a été reconstruit vers 1770 puis a été à nouveau restauré, au XIXème siècle.
Chaque époque de restauration peut se lire dur les façades, les compagnons de l’époque laissant des traces de leurs techniques et de leurs savoir-faire significatifs de leur siècle.
Sur les façades sud et nord, des nombreuses dates sont gravées au droit des ouvertures et indiquent, pour certaines, les temps de nombreux remaniements qui ont marqué son histoire.
​​​​​​​Sur la façade sud, un cadran solaire est placé sous la corniche au centre de la façade. Vers le chœur, derrière un contrefort, une coquille rappelle que l’église se trouvait sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle.

Le cimetière était accolé à l’église – sur l’emplacement actuel du parking devant les garages municipaux – et a été déplacé par la suite, faute de place mais aussi parce qu’il était surélevé et amenait de l’humidité contre les murs de l’église.

Source Association Haud’Histoire

Apprendre à connaître notre clocher (Source HaudHistoire)


Peu avant 7 heures du soir, si vous venez devant la Mairie, face au clocher de l’église, faites silence et attendez quelques minutes. Vous entendrez les 7 coups de clocher marquant les 7 heures ; Puis au bout de 2 minutes, la même cloche va sonner 3 coups 3 fois de suite. Puis, vous entendrez une chaîne se mettre à bouger dans le clocher et une autre cloche se mettre à sonner avec force.
Si vous regardez par les ouvertures du clocher, vous voyez cette cloche se balancer de plus en plus fort d’un bord à l’autre. On dit que la cloche sonne à la volée contrairement à la première qui sonnait à la frappe.
Cette combinaison des deux façons de faire sonner les cloches est de plus en plus rare aujourd’hui et cela fait du clocher d’Haudivillers, une curiosité.

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Comment les cloches sonnent-elles dans notre clocher ?

Le clocher d’Haudivillers contient 3 cloches de tailles différentes. Ces cloches peuvent être sonnées de deux façons :
La solution habituelle est de faire sonner la cloche en venant la frapper avec un marteau (ou heurtoir) qui se situe à l’extérieur sur le côté de la cloche (voir photo). Cela donne un son frappé.
La solution plus complexe est de faire balancer la cloche sur un axe fixée en son sommet. Ce balancement fait que le battant qui se trouve à l’intérieur vient frapper le bord de la cloche quand celle-ci se penche ; Puis, lorsqu’elle revient verticalement et se penche de l’autre côté, le mouvement conduit le battant à venir frapper la cloche dans un sens opposé à son mouvement ou dans le même sens. C’est cette action qui s’appelle faire sonner une cloche à la volée.
Le marteau et le battant de chacune des trois cloches sont entraînés aujourd’hui par un moteur électrique.

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Autrefois, ils étaient entraînés par une grande corde pendant sur un des cotés de la nef (vers le chœur). Petit à petit, des mécanismes ont complété la présence  humaine du sonneur de cloches. C’est en 1556 qu’a été installée une horloge dans le premier clocher de l’église qui frappait les heures sur la plus grosse cloche de l’église (voir encadré).
A partir du 19ème siècle, avec la reconstruction du clocher et la mise en place des trois cloches actuellement visibles, un mécanisme plus complet situé dans un espace voisin relié à l’horloge se chargeait de faire sonner les cloches. Il fallait remonter le mécanisme toutes les semaines, généralement le lundi. C’était le travail des cantonniers, et quand ils étaient en vacances, de certains bénévoles qui s’en souviennent encore. Nous avons conservé cet ancien mécanisme qui est toujours présent dans le clocher comme témoin et gardien du temps (voir photo).

Le mouvement des cloches n’est-il pas dangereux pour la solidité du clocher ?

Les cloches pèsent des poids considérables. Les trois cloches, quand elles battent à la volée, triplent leur poids avec l’effet de balancier. Le problème est qu’il faut éviter que les mouvements des cloches viennent ébranler le clocher.
Nos anciens, qui avaient mis au point ce système de frappe à la volée, se sont longtemps intéressés à la question. Ils l’ont résolue en créant à l’intérieur du clocher un portique en bois qui vient se poser, tout en gardant son indépendance, sur des éléments de maçonnerie du clocher. Ce portique s’appelle un beffroi. Celui-ci, comme à Haudivillers, est constitué de trois structures en bois en forme de croix supportées par trois poutres de chêne juste posées sur des retraits des murs du clocher, permettant ainsi de ne pas transmette les vibrations et les efforts latéraux des mouvements de cloches aux murs du clocher. Chaque beffroi est calculé en fonction du poids et du nombre de cloches, du type de volée, de la place disponible et de la hauteur des ouvertures. Le nôtre a été conçu pour recevoir les trois cloches qui s’y trouvent (voir photos).
Il existe des beffrois très grands. Celui de la tour sud de Notre Dame de Paris, qui date de 1245, contient une des plus grosses cloches actuelles, le bourdon Emmanuel qui fait plus de 12 tonnes. Les efforts latéraux, lorsqu’il sonne à la volée, sont donc considérables.

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Jusqu’où entend-t-on les cloches du clocher d’Haudivillers?

Dans le cas d’une cloche frappée le son se propage d’une façon limitée dans l’environnement de l’église, car il est retenu en partie à l’intérieur de la cloche elle-même.
Dans le cas d’une cloche qui sonne à la volée, le son se diffuse beaucoup plus loin et va se propager jusqu’aux limites des terres de la commune, et souvent, par bon « vent » jusqu’aux villages voisins.
Nos anciens se sont également aperçus que le son dispensé par les cloches frappées à la volée a tendance à se perdre dans le ciel et à ne pas être suffisamment entendu dans l’environnement de la commune. Ils ont inventé des volets qui se mettent dans les fenêtres du clocher et qui ont pour effet de rabattre le son. Ce sont les abat-sons que l’on peut facilement voir depuis la rue. Ici, on a la chance de les avoir en bois comme cela se faisait à l’origine dans les églises de campagne.

Les cloches du clocher, trois noms et une histoire


La cloche est classable dans les instruments de percussion. Chaque cloche a un son, une note qui la caractérise et la rend reconnaissable. Les fondeurs de cloches sont très spécialisés et représentent une corporation, certes moins nombreuse, mais qui garde toujours son savoir-faire et ses secrets de fabrication.
Généralement, une cloche est faite d’airain, c'est-à-dire d’un alliage de cuivre (de l’ordre de 78%) et d’étain (22% environ).
C’est au 19ème siècle qu’a été reconstruit le clocher d’Haudivillers, le précédant s’étant effondré selon la tradition. C’est à cette occasion que certains « Haudivillersois » se sont cotisés pour financer ces trois cloches en 1868. Une plaque dans le chœur en rappelle les noms (voir photo).
Chacune des trois cloches du clocher d’Haudivillers a un nom. La tradition voulait qu’on les « baptise » comme une personne, en présence d’un parrain et d’une marraine. Leurs premiers prénoms, donnés lors d’une cérémonie cette année de 1868, sont Jeanne, Justine et Constance.
 
Que souhaite-t-on marquer en sonnant les cloches ?

Aujourd’hui, comme dans l’ensemble des communes, les cloches sonnent traditionnellement pour marquer le temps (les heures et quelques fois les demi-heures et les quarts d’heure) ou pour signifier des événements marquants.
Ces événements ont des sonneries propres : Les offices religieux mais aussi les événements exceptionnels ou occasionnels. Certains sont joyeux (baptême, mariage, communion), d’autres plus tristes (le glas des enterrements), voire grave (le tocsin pour signifier le danger, comme cela a été fait le 3 août 2014 à Haudivillers pour commémorer le jour de la déclaration de la grande guerre de 14/18).
Enfin, tous les matins et tous les soirs, ce sont deux rythmes traditionnels du temps qui sont célébrés, marquant le début et la fin de la journée. Le matin, les matines et le soir l’angélus. Ces deux moments étaient anciennement des temps de prière et de recueillement observés par les fidèles des paroisses (actuellement devenus communes depuis la révolution française) pour marquer le début et la fin du travail de la journée. Le tableau dit « l’angélus » peint par Milet en est un bel exemple 

Peut-on changer ou réparer les cloches de notre clocher?

A Haudivillers, le clocher est installé à la croisée du transept, c'est-à-dire à la croisée de la nef de l’église et de ses deux bras latéraux situés au niveau du chœur.
Lorsqu’une cloche est fêlée ou cassée. Il faut la réparer, c'est-à-dire la refondre ou la remplacer. Pour cela, il faut la descendre du clocher. C’est pourquoi, afin de permettre de les descendre puis de les remonter après changement ou réparation, il y a une trappe dans le plancher situé en dessous du clocher et au centre de la voute de la croisée du transept

De quand date les premières cloches sur les églises?

Les cloches sont très anciennes. Elles sont attestées depuis plusieurs millénaires et ont été utilisées dans la plupart des civilisations.
En France, avec le christianisme, on a des références remontant au VIIème siècle. Mais, ce n’est qu’au Moyen âge qu’un grand nombre de clochers ont été « montés » sur les églises mais aussi mis à côté, comme les campaniles.
Mais les cloches ont aussi une histoire civile très riche et parallèle à celle de l’église.
Depuis le plus haut Moyen âge, des cloches étaient installées sur des tours appelées beffrois, c'est-à-dire des tours de garde situées au niveau des murailles de villes, de villages et de châteaux. De ces beffrois, on voyait arriver les ennemis et l’on avertissait la population de ce danger en faisant sonner des cloches. La charpente que l’on dresse à l’intérieur du clocher tire son nom de cette page d’histoire.
Aux environs du XIIème siècle, le clergé a souhaité avoir aussi des cloches attachées à leur église afin d’affirmer son pouvoir face à celui du seigneur ou de l’autorité locale.
Dans le même temps, des villes qui gagnaient leur « indépendance » vis-à-vis de leur seigneur par « charte » pouvaient dresser leurs propres beffrois. Ceux-ci marquaient essentiellement les heures qui sont des données civiles et non les temps marquant les événements religieux occasionnels ou journaliers propres aux églises.
Beaucoup de ces beffrois existent encore aujourd’hui comme ceux de certaines villes du nord de la France que l’on peut admirer par leur beauté et qui viennent d’être inscrits au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO.


Pour revenir à notre église d’HAUDIVILLERS, le mariage civil et religieux est consommé. L’église a trois cloches qui sonnent le temps profane (heures et demi-heures) et les temps religieux avec ses carillons. Enfin, la croix qui surplombe le clocher n’est-elle pas surmontée du coq dit « gaulois », symbole du pouvoir civil ?
 
Merci à l’association HAUD’HISTOIRE
qui est à votre écoute pour garder ce patrimoine vivant dans nos cœurs et nos mémoires.